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Mathilde

Quand je pense que mon pauvre petit frère a passé toute la nuit dehors, affamé et assoiffé,

dans le froid même si ce n'est plus l'hiver, tout seul,  juste pour une histoire de vider le lave-vaisselle ! C’est une honte de la part de ma mère de l’avoir laissé partir comme ça ! Connaissant mon frangin,

il avait encore dû passer toute la journée sur son jeu et la seule chose que lui a demandée ma mère, l'a certainement énervé.

Mais de là à s'enfuir, à son âge !

Je lui ai déjà dit que ces jeux l'abrutissaient. Et comme ma mère ne sait pas tenir une discussion

sans hurler et sans s’énerver... Ah la la, j’ai une drôle de famille. Mon père, j’en parle même pas,

l'état dans lequel il a passé la nuit, à moitié fou. Il a cherché mon petit frère en voiture en sillonnant toute la ville.

Bon, Paul a quand même du courage... Sacré petit frère ! Demander à un inconnu, en pleine nuit, le chemin de la friterie de mon père car il s’était perdu, moi je n'aurais jamais pu !

Heureusement que mon père est passé à son restaurant avant d'aller à la police.

Il l'a trouvé tout recroquevillé devant la porte, gelé, épuisé...

Depuis tout petit, il n’en rate pas une, celui-là... Vers six ou sept ans déjà, il avait avalé de la peinture et on avait dû l'emmener a l’hôpital. Une autre fois, il a écrasé les petits hamsters d'une gamine

qui l'avait invité à son anniversaire. Un jour aussi, il a mis du poivre dans mon lit parce que

je refusais de jouer avec lui. Et, au début de l'année, il a donné des coups de cizeaux dans la porte

de sa chambre !

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